Technique
LA POSITION
Une position correcte sur une bicyclette réglée à votre morphologie, conditionne l'agrément et l'efficacité.
- Hauteur de selle.
Assis sur la selle en s'appuyant au mur, les pieds chaussés de chaussures cyclistes, posez les talons sur les pédales, placez une pédale au point le plus bas, la jambe doit tomber normalement sans être raide. Montez ou descendez la selle pour obtenir la bonne hauteur. En pédalant à l'envers on ne doit pas se déhancher. Le bec de selle sera très légèrement relevé (0,5 cm à 1 cm) par rapport à l'arrière (le croissant) afin d'éviter de glisser vers l'avant pour les hommes ; pour les dames, il est conseillé au contraire de baisser légèrement le bec de selle. Si elle est en cuir, cette selle doit être normalement tendue mais sans excès, au moyen de l'écrou placé sous le bec de selle ; tous les ans, elle sera graissée sur l'envers avec une graisse spéciale ou de l'huile de pied de boeuf.
- Recul de la selle.
La hauteur de la selle étant déterminée, il faut maintenant définir le recul de la selle en partant de l'axe du pédalier. La meilleure manière est de se tenir assis sur la selle, pieds dans les cale-pied ou chaussure enclenchée à la pédale, les pieds et manivelles à l'horizontale ; un fil à plomb passant devant l'axe de la pédale placée en avant doit effleurer le genou. Reculez ou avancez la selle pour obtenir un réglage le plus précis possible.
- Longueur de la potence.
Comme toujours, il faut trouver un compromis entre confort et efficacité. Deux recettes permettent de l'approcher et de partir d'un premier réglage pour chercher sa position. La première s'applique en même temps que celle utilisée (voir plus bas) pour la détermination de la bonne hauteur : l'angle formé par les membres supérieurs, en extension, la main s'appuyant sur le haut du cintre, et par le tronc, doit être un angle droit. C'est cette position qui est la plus confortable pour l'épaule, une légère flexion de 15° de l'avant-bras permet d'amortir les vibrations et les chocs venant de la route par la roue avant.
- Hauteur de la potence.
En règle générale, le sommet de la potence doit être plus bas de 1 à 2 cm que le plan horizontal de la selle. Plus précisément, pour un cyclotouriste, la bonne hauteur du cintre doit être telle que la bissectrice de l'angle formé par les membres supérieurs en extension, la main s'appuyant sur le haut du cintre (il s'agit d'un "cintre de course" à trois positions), et par le tronc (de l'articulation de la hanche à celle de l'épaule), soit verticale ou légèrement orientée en bas et en arrière. C'est en fait la morphologie de chacun qui déterminera le réglage. Après quelques sorties d'une certaine distance et en fonction des douleurs constatées (poignets, cervicales...) il conviendra d'équilibrer le dos et les bras par la hauteur de potence appropriée.
- Largeur du cintre.
Il sera en principe égal à la largeur des épaules, le plus courant est le cintre de 40 ou 42 cm pris d'axe en axe à ses extrémités.
- Position du pied sur la pédale
La taille du cale-pied définira en elle-même la position du pied sur la pédale. Pour que cette position soit la bonne, il faut que l'articulation métacarpo-phalangienne du gros orteil repose sur l'axe de la pédale. L'utilisation des pédales à fixation rapide nécessite les mêmes réglages.
LE VÉLO
- Le cadre
La qualité première d'un cadre doit être sa rigidité, la légèreté venant au second plan. Même pour les dames,il est préférable de choisir un cadre fermé dit "cadre homme", beaucoup plus rigide. Ce qui est primordial, c'est avant toute chose la hauteur de ce cadre qui doit être fonction de la taille de l'utilisateur. Pour choisir la bonne hauteur, il faut mesurer son entrejambe à partir du sol, pieds nus. La hauteur du cadre appropriée sera des 2/3 (ou 67%) de cette mesure. Cette mesure correspond à la distance dite "d'axe en axe", du centre de l'axe du pédalier au point où l'axe du tube horizontal coupe l'axe du tube de selle. Avant de commander sa bicyclette, il faut bien savoir si le constructeur conçoit la hauteur du cadre de façon identique. En effet, les artisans et certains fabricants utilisent la hauteur "d'axe en axe" mais bien des constructeurs de série la mesurent du centre de l'axe du pédalier à l'extrémité du tube de selle, ce qui aboutit à une différence d'environ de 1,5 à 2 cm
selon le raccord. Les constructeurs proposent généralement des hauteurs de cadre en centimètres ou le plus souvent de 2 cm en 2 cm. Il est préférable de choisir un cadre légèrement trop petit plutôt que trop grand.
- Les roues
Les pièces tournantes (roues, pédaliers, etc.) doivent être les plus légères possibles pour obtenir un bon rendement. Les jantes, moyeux ou flasques, seront donc impérativement en métal léger (Duralumin), les rayons en inox de préférence, l'inox vieillissant mieux que l'acier chromé ou cadmié. Les pneus sont à préférer aux boyaux, car moins chers à l'achat et surtout à l'usage, plus facilement réparables.
- Les pédales
Elles doivent être équipées de cale-pied munis de courroie. Les systèmes de pédales à fixation rapide sont de plus en plus utilisés par les cyclos, à juste titre. les chaussures à semelles plates et cales incorporées sont de loin préférables puisqu'elles permettent une marche naturelle.
- Les manivelles
Elles seront également en Duralumin (avec fixation sur axe carré), d'une longueur équivalente à environ
1/5e (20 à 22%) de l'entrejambe.
- Le pédalier
En métal léger, il possédera au moins deux plateaux. Le premier aura le plus souvent de 36 à 44 dents et correspondra aux développements les plus usuels. Le deuxième aura de 26 à 32 dents et permettra les passages les plus difficiles dans les terrains les plus pentus. On peut également envisager un troisième plateau de 46 à 52 dents pour se faire plaisir dans les descentes ou avec le vent dans le dos.
- Le développement
C'est la distance parcourue par la bicyclette pour un tour complet du pédalier. Il est donc proportionnel
du diamètre du plateau (donc à son nombre de dents) et inversement proportionnel au diamètre de
la couronne de la roue libre utilisée (donc également à son nombre de dents). Les développements doivent être déterminés avec soin pour rouler longtemps et sans fatigue. Il est fortement conseillé
(surtout à un débutant) d'utiliser de petits développements car il est préférable de cultiver sa vitesse de
jambes plutôt que sa force. La gamme de développements doit descendre assez bas, tant pour les pays
plats (vent de face) que pour les pays vallonnés (côtes) ou montagneux (cols). On peut conseiller à titre indicatif avec deux plateaux à l'avant : 14-16-18-21-24-28 pour une roue libre à 6 pignons et 13-15-17-19-21-24-28 pour une roue libre à 7 pignons. Il est prudent de prévoir des développements moyens de 5 m pour un "régime de croisière" à 2,5 m pour aborder les fortes montées (ou mieux le tour de roue, 28/28 par exemple) ; 6,5 à 7 m étant suffisants pour la vitesse. C'est aussi en pratiquant des randonnées d'une certaine distance, au-dessus de 100 km/jour, que l'utilisateur se rendra compte si les braquets sont appropriés à sa propre utilisation. Afin de garder une "ligne de chaîne" correcte, il ne faut pas utiliser le grand plateau avec la plus grande couronne arrière, ni le petit plateau avec la plus petite couronne.
- La selle
Il ne faut pas lésiner sur la qualité (donc le prix !) de cet accessoire. La préférence doit encore aller aux selles en cuir,car bien que plus délicates à entretenir, elles se "forment" à votre anatomie. Il existe des selles "rodées main" qui sont assouplies avant d'être commercialisées, ce qui permet de les utiliser sans mal, sur de longues distances, dès leur achat.
- Le cintre
Le cintre de type course dit à "trois positions" en dural a la préférence de la grande majorité des cyclotouristes. Il permet de varier la position des mains en cours de randonnée et de mieux contrôler le vélo en descente. Il sera enveloppé d'une tresse autocollante (guidoline). Le guidon est fixé au reste du cadre (direction) au moyen d'une potence dont la longueur est variable suivant la morphologie des individus.
- Les freins
Le système de freins le plus courant est du type "étrier" à tirage latéral et, quelle que soit la marque choisie, il ne faut pas lésiner sur la qualité. On peut aussi préférer les freins à tirage central type Cantilever.
L'ENTRETIEN
Un minimum d'entretien est indispensable pour maintenir la bicyclette longtemps et en bon état de
fonctionnement.Les pièces tournantes devront être suffisamment graissées. On s'attachera tout particulièrement à la chaîne qui sera essuyée avec un chiffon sec légèrement imbibé de gasoil (et non d'essence), puis huilée avec une huile de vaseline fluide contenant 2 à 3 % de graphite (après une journée sous la pluie, l'huile sera entraînée mais le graphite lubrifiant sec restera). Les roulettes de dérailleurs seront graissées de la même façon.
Le cadre, les rayons, les jantes, etc. seront nettoyés avec un chiffon humide pour enlever boue et poussière, puis essuyés avec un chiffon sec. Les pneus seront examinés de temps en temps pour déceler éventuellement le grain de silex ou la pointe de fer qui aurait pu s'y incruster et par la suite provoquer une crevaison.
Il est bon de vérifier régulièrement la visserie et les écrous de fixation de la selle, des manivelles, de la potence . Évitez de rouler avec des pneumatiques insuffisamment gonflés, cela augmente les risques de crevaison, provoque une usure prématurée, agit sur la tenue de route de la machine et sur son freinage ; à l'inverse des pneus trop gonflés diminuent le confort. Il est donc bon de suivre les conseils donnés par les fabricants.